Tirailleurs : un devoir de mémoire
Un film de guerre. Voilà la première impression que l'on a après avoir regardé la bande-annonce du film Tirailleurs (2022). Pourtant, il s'agit bien plus que cela. Il s'agit en effet d'une hymne à la nation, à l'Afrique, et à tous ses enfants tués sur les champs de batailles, dont seuls les os font aujourd'hui écho. Une patrie partie trop vite, trop tôt.
Tirailleurs, le nouveau film de Omar Sy, fait du bruit. Un classique pour Omar Sy, dirait-on. Détrompez-vous. Le film fait rappelle au vécu de l'acteur, dont le grand-père a lui-même participé à la deuxième guerre mondiale. Un passé refoulé mais des émotions toujours présentes. La guerre dépasse les recueils d'histoire et les cartes de géographie. On associe souvent la guerre comme un acte de victoire, un ennemi et des alliés, et pourtant tout ce qui est déclaré en fin de guerre n'est pas sa fin ou la victoire remportée, mais le nombre de victimes, les âmes tombées trop tôt.
Vous le remarquerez assez vite ; les visages des protagonistes, la couleur de l'image ainsi que le cadre général du film sont sombres. La douleur est transmise à l'écran à travers tous les détails possibles. Mais la lueur d'espoir demeure présente : celle d'un père, Bakary Diallo, qui tente de sauver son fils de la bataille des champs et d'un fils, Thierno, qui tente à tout prix de se battre pour prouver à son père qu'il est "enfin" devenu adulte.
Année après année, guerre après guerre, l'humain commémore les guerres passées en espérant qu'elles ne refassent plus surface, en priant pour la paix totale et absolue. Mais un monde sans guerre existerait-il réellement ? Nul besoin de l'espérer, cette idée fait partie de l'imaginaire, notre imaginaire.
Alors continuons à l'imaginer tant que notre mémoire nous le permette.
Le Festival de films francophones CINEMANIA a lieu du 1er au 12 novembre.